Le 4ème dimanche de l’Avent nous introduit dans la proximité de la fête de la Nativité du Sauveur.
Le magnifique introït « Rorate » de la Messe, extrait des prophéties d’Isaïe (VIIIème siècle avant Jésus-Christ), nous plonge dans les profondeurs du mystère de l’Enfant-Jésus, vrai Dieu et vrai homme : « Cieux, répandez votre rosée ; que des nuées descende le Juste ! Que s’ouvre la terre et qu’elle donne naissance au Sauveur » (Is 45, 8).
Cette antienne est reprise de la Messe du mercredi des Quatre-Temps, chantée quelques jours auparavant et restée célèbre pour son Evangile de l’Annonciation relatant les circonstances en lesquelles Dieu assume une humanité tirée de la Vierge Marie.
Dans son Liber sacramentorum, le bienheureux cardinal Schuster explique en quoi cet introït décrit merveilleusement l’atmosphère de l’Incarnation et de la Nativité du Sauveur : « L’image de la rosée et de la pluie qui descend lentement pour rafraîchir le gazon aride est tirée de l’épisode bien connu de Gédéon ; elle fut utilisée fort à propos par le psalmiste, puis reprise par le prophète Isaïe, qui s’en servit même pour décrire le caractère tout de suavité et d’amour de la première apparition du Messie dans le monde.
«Le règne messianique ne se manifeste pas comme un tremblement de terre qui renverse avec impétuosité les maisons et détruit des provinces entières ; mais il est semblable à une petite plante fécondée par la rosée céleste, et qui, en dépit de tous les obstacles, croît et fleurit sous le baiser du soleil.
Au contraire, la seconde venue de Jésus sur la terre se fera à l’improviste et soudainement. Alors, avec toute la puissance de son bras, II anéantira en un clin d’œil la gloire du règne de Satan, et le royaume de Dieu atteindra sa splendeur et son accroissement définitifs ».
Oui, le charme et la popularité de la fête de Noël résident dans la révélation de l’humilité du Dieu tout-puissant dont la crèche reste la merveilleuse et émouvante image, et dont la plénitude du dévoilement se réalisera sur la Croix, préfigurée par la mangeoire de bois dans laquelle notre Sauveur fut couché.
Abbé Gabriel Grodziski, vicaire.