Edito du 23 décembre 2023

L’infaillibilité pontificale

A l’heure de la sortie de documents romains confus, je souhaiterais rappeler ici le cadre de l’infaillibilité pontificale. C’est le concile Vatican I qui en définit le dogme le 18 juillet 1870, dans la constitution Pastor Aeternus. Le texte dit exactement ceci : « Le pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine en matière de foi ou de morale doit être tenue par toute l’Église, jouit… de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que soit pourvue son Église lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi ou la morale. »

L’infaillibilité ne joue que dans des conditions très restrictives :
1/ Il faut que le pape s’exprime comme pasteur universel : est donc exclue la prise de position sur des problèmes particuliers.
2/ Il faut ensuite qu’il engage explicitement son autorité apostolique, celle qu’il détient comme successeur de Pierre : sont ainsi exclues les prises de position personnelles et les enseignements de circonstance, même très officiels comme les encycliques.
3/ Enfin, il faut que les « définitions » touchent à la foi et aux mœurs : sont ainsi exclues les questions politiques.

L’infaillibilité du pape est un aspect de l’infaillibilité de l’Église.

Le Christ a promis à ses disciples de leur envoyer l’Esprit Saint pour leur « rappeler tout ce que je vous ai dit » et pour les « mener vers la vérité tout entière » (Jn 14, 26 ; 16, 13). C’est sur Pierre, après sa profession de foi, que le Christ promet de construire son Église sur laquelle les forces des enfers ne l’emporteront pas. Le Seigneur a prié spécialement pour que la foi de Pierre ne défaille pas.

Depuis 1870, l’infaillibilité pontificale semble n’avoir joué que deux fois.
1/ D’abord pour la définition de l’Assomption de la Vierge Marie, à la Toussaint 1950.
2/ Ensuite, de manière moins probante, lorsque le Pape Jean Paul II proclame solennellement dans Evangelium Vitae : « je déclare que l’avortement direct, c’est-à-dire voulu comme fin ou comme moyen, constitue toujours un désordre moral grave, en tant que meurtre délibéré d’un être humain innocent.»

Que notre foi ne défaille pas ! Que Noël soit l’occasion de notre plus grande joie !

Abbé Julien Durodié, + curé