Nous sommes encore sous le choc de ce que notre pays vient de vivre au cours des dernières semaines. Pour prendre la mesure du drame immense qui s’est déroulé au cours du lundi noir de la semaine dernière, il suffit simplement de se rappeler ce qu’enseignait le Concile Vatican II sur l’avortement,
qualifiant celui-ci, à la suite de toute la sainte
Tradition, de « crime abominable », et parlant de « solution malhonnête » et de « meurtre » en évoquant ce sujet (Gaudium et spes, 51).
L’Eglise est véritablement témoin de la miséricorde divine à la fois en accompagnant avec amour les pécheurs à revenir vers le bien, et, en même temps, en dénonçant clairement le mal afin de les aider à s’en détourner. C’est pour cela que, face au consensus sociétal qui s’installe pour admettre l’avortement, il nous faut dénoncer haut et fort, avec courage, au risque d’être incompris et méprisé, calomnié et rejeté, cet amendement constitutionnel inique.
Nous pouvons le faire avec d’autant plus de conviction, qu’il nous est possible de nous appuyer sur l’enseignement du Pape JeanPaul II qui, dans sa Lettre encyclique « Evangelium vitae » du 25 mars 1995, rappelait, en s’appuyant sur la Tradition, au n°72ème, qu’une loi civile contredisant la Loi naturelle n’a aucune légitimité.
« Les lois qui autorisent et favorisent l’avortement et l’euthanasie s’opposent, non seulement au bien de l’individu, mais au bien commun et, par conséquent, elles sont entièrement dépourvues d’une authentique validité juridique ». « Il s’ensuit que, lorsqu’une loi civile légitime l’avortement ou l’euthanasie, du fait même, elle cesse d’être une vraie loi civile, qui oblige moralement ».
Le consensus ne fait pas la vérité, ni la majorité la légitimité (ex. : Règle de saint Benoît, n°64). Seul la vérité est fondement de légitimité, le mal ne peut être que toléré mais non légitimé.
Comme les chrétiens dans la société romaine des premiers siècles, nous nous retrouvons dans une société de plus en plus antichrétienne. A leur exemple, pour éviter de tomber dans l’apostasie, il nous faut entrer résolument en résistance, au péril de notre vie civile, afin d’affirmer et d’affermir notre Foi, en nous répétant l’enseignement et l’exemple que Notre Seigneur Jésus-Christ nous a donné : « Ne craignez point ceux qui tuent le corps et ne peuvent tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut précipiter l’âme et le corps dans la géhenne » (Mt 10, 28).
Abbé Gabriel Grodziski, Vicaire