Chapelet de Notre-Dame des Sept Douleurs

>> Histoire de la dévotion à Notre-Dame des Sept Douleurs

Le Chapelet aux Sept Douleurs a été développé par l’Ordre des Servites de Marie, fondé à Florence en Toscane en 1223, au cours du XIIIème siècle.  Il est parfois appelé le Chapelet aux Sept Épées en référence à la prophétie de Syméon :  « Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées. » (Lc 2, 34-35).  Par sa lettre Redemptoris du 26 septembre 1336, le pape Benoît XII enrichit la pratique, grâce à des indulgences. Le pape Clément XII confirma et augmenta celles-ci par sa bulle Unigeniti du 12 décembre 1734. Toutes ces indulgences furent de nouveau confirmées par un décret de la Congrégation Sacrée des Indulgences, émis selon la volonté du pape Clément XIII, du 13 mars 1763.  

L’éclosion de cette dévotion a été préparée par les auteurs spirituels des XIème et XIIème siècle, en particulier saint Pierre Damien († 1072), saint Anselme († 1109), Eadmer de Cantorbéry († 1124), saint Bernard († 1153) qui tous méditent sur la souffrance de la Vierge au pied de la Croix[1]. Ce courant spirituel qui médite sur les douleurs de la Vierge est illustré par l’admirable séquence Stabat Mater dolorosa, qui fut écrite par un ardent franciscain, le Frère Jacques de Benedetti de Todi (1236 † 1306).  La méditation sur les douleurs de la Vierge s’épanouit surtout au cours des XIVème et XVème siècles. Notre Dame a révélé à Sainte Brigitte de Suède, que la dévotion à ses Sept Douleurs apporterait de grandes grâces aux fidèles.  Une confrérie de Notre Dame des 7 Douleurs fut fondée à Bruges en 1492. Elle célébrait sa fête le dimanche dans l’octave de l’Ascension.

Une première fête de Notre Dame de Compassion, dite aussi Notre-Dame des Douleurs ou Notre-Dame de Pitié, ou encore de la Transfixion[2] de Notre-Dame, fut instituée par le Concile de Cologne en 1423 contre les Hussites qui désolaient alors les églises et détruisaient les images saintes. Cette fête est fixée au vendredi après le dimanche de la Passion : afin – dit le Concile – d’honorer l’angoisse et la douleur qu’éprouva Marie lorsque, les bras étendus sur l’autel de la Croix, notre Rédempteur Jésus-Christ s’immola pour nous et recommanda cette Mère bénie à saint Jean (…) surtout afin que soit réprimée la perfidie des impies hérétiques Hussites. Cette fête, qui existe toujours, a été inscrite au Martyrologe Romain par le pape Sixte IV (1471-1484) et étendue à toute l’Eglise latine par le pape Benoît XIII en 1727. 
Cependant les règles liturgiques austères du Carême ne permettent pas un plein épanouissement de cette célébration en tant que fête. Aussi l’Ordre des Servites commença en 1668 à célébrer une seconde fête de Notre Dame des 7 Douleurs fixée de façon mobile au IIIème dimanche de septembre, ce qui lui fut confirmé comme un privilège propre par le pape Innocent XI. Rendu à la liberté, le pape Pie VII étendit cette fête à toute l’Eglise latine le 18 septembre 1814. Conséquence du changement du Bréviaire en 1908, on décida en 1914 de libérer un dimanche en fixant cette fête désormais au 15 septembre, octave de la fête de la Nativité de la sainte Vierge et lendemain de celle de l’Exaltation de la sainte Croix.[3]

Enfin, lors des apparitions de la Sainte Vierge à Fatima, elle est apparue aux trois petits bergers comme Notre Dame des Douleurs.

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[1] Voici par exemple ce qu’écrit saint Anselme :  « Ta peine, Vierge sacrée, a été la plus grande qu’une pure créature ait jamais endurée ; car toutes les cruautés que nous lisons que l’on a fait subir aux martyrs, ont été légères et comme rien en comparaison de ta douleur. Elle a été si grande et si immense, qu’elle a crucifié toutes tes entrailles et a pénétré jusque dans les plus secrets replis de ton cœur. Pour moi, ma très pieuse Maîtresse, je suis persuadé que tu n’aurais jamais pu en souffrir la violence sans mourir, si l’esprit de vie de ton aimable Fils, pour lequel tu souffrais de si grands tourments, ne t’avait soutenue et fortifiée par sa puissance infinie. » (Saint Anselme, De l’exercice de la Vierge, I 5.) 
[2] Ce terme (qui vient du latin transfigere, transpercer) rappelle la prophétie du vieillard Siméon lors de la Présentation au Temple de Jérusalem : ‘… un glaive te transpercera l’âme …’
[3] Cette histoire de la dévotion est tirée du site de la Schola Sainte Cécile : https://schola-sainte-cecile.com/2019/09/14/programme-de-la-fete-de-notre-dame-des-7-douleurs/

>> Les promesses de Notre-Dame

Selon les visions de Sainte Brigitte de Suède (1303-1373)[4], notre sainte Mère promet d’accorder sept grâces à ceux qui L’honorent et s’approchent d’Elle et de son Fils, chaque jour en méditant sur ses douleurs et en participant à son chagrin.

‘J’ai obtenu cette grâce de mon divin Fils, afin que ceux qui répandent cette dévotion à mes larmes et à mes peines soient emmenés directement de cette vie terrestre au bonheur éternel, puisque tous leur péchés seront pardonnés et que mon Fils sera leur consolation éternelle et leur joie.’

‘J’accorderai la paix à leurs familles.’

‘Ils seront éclairés sur les mystères divins.’

‘Je les consolerai dans leurs douleurs et les accompagnerai dans leur travail.’

‘Je leur donnerai tout ce qu’ils demanderont tant qu’ils ne s’opposeront pas à la volonté adorable de mon divin Fils ou à la sanctification de leurs âmes.’

‘Je les défendrai dans leurs batailles spirituelles avec l’ennemi infernal, et je les protégerai à chaque instant de leur vie.’

‘Je les aiderai visiblement au moment de leur mort, ils verront le visage de leur mère.’

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[4] Sainte Brigitte de Suède, fille de Birger Persson, prince suédois et issu de la famille des Brahe, est née en 1303 en Suède. Mère de huit enfants, elle devient veuve en 1344. Après s’être retirée au monastère d’Alvastra, elle se fixe en 1349 à Rome où elle se consacre à des pèlerinages, une vie d’intense apostolat et de prière assidue. Renommée pour ses prophéties et ses révélations mystiques, elle est connue pour ses conseils politiques et religieux sur la gouvernance des États ainsi que sur la papauté réfugiée à Avignon.  
Après un pèlerinage en Palestine, elle mourut à Rome le 23 juillet 1373. Canonisée dès 1391, elle fut d’abord fêtée le 8 octobre puis le 23 juillet. Jean-Paul II l’a proclamée co-patronne de l’Europe avec sainte Catherine de Sienne et la philosophe Edith Stein, canonisée sous le nom de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix.

>> Prière à Notre-Dame des Sept Douleurs, de Sainte Brigitte


Sainte Vierge Marie, Mère Immaculée de Dieu, qui avez enduré un martyre d’amour et de chagrin en voyant les souffrances et les peines de Jésus ! Vous avez coopéré au bénéfice de ma rédemption par vos innombrables afflictions, et en offrant au Père Eternel son Fils unique comme holocauste et victime de propitiation pour les péchés.
Je Vous remercie pour l’amour indicible qui Vous a conduit à Vous priver du fruit de vos entrailles, Jésus, vrai Dieu et vrai Homme, pour me sauver, moi, pécheur.
Oh ! Profitez de l’intercession indéfectible de vos peines avec le Père et le Fils pour que je puisse faire amende de ma vie et ne plus jamais crucifier mon Rédempteur aimant, par de nouveau péchés ; et que, persévérant jusqu’à la mort dans sa grâce, je puisse obtenir la vie éternelle par les mérites de sa Croix et de sa Passion.
Amen.

>> Indulgence plénière à la récitation du chapelet

(15 janvier 1954)

S. Em. le Card. N. Canali, Pénitencier Majeur, a signé le décret suivant :

Notre Très Saint-Père Pie XII, Pape par la divine Providence, dans l’audience accordée le 19 décembre 1953 au Cardinal Pénitencier Majeur soussigné, accueillant avec bienveillance la demande du Révérendissime Prieur Général de l’Ordre des Servîtes de Marie et répondant paternellement aux voeux des fidèles qui partout dans le monde récitent le chapelet des Sept Douleurs, a daigné dans sa bonté accorder une Indulgence plénière, à gagner une fois par jour par les fidèles qui s’étant confessés et fortifiés par la sainte communion réciteront dévotement devant le Très Saint Sacrement de l’autel exposé publiquement ou conservé dans le tabernacle le dit chapelet des Sept Douleurs de la Bienheureuse Vierge Marie 2.

DÉCRET DU SAINT-OFFICE CONDAMNANT LE LIVRE DE BERNHARD SCHEICHELBAUER «DIE JOHANNIS FREIMAUREREI»

Sacra Paenitentiaria Apostolica 73
ACTA TRIBUNALIUM
SACRA PAENITENTIARIA APOSTOLICA (OFFICIUM DE INDULGENTIIS)

DECRETUM CORONAE SEPTEM DOLORUM REATAE MARIAE VIRGINIS RECITATIO INDULGENTIA PLENARIA DITATUR.
Ssmus D. —N. Pius div. Prov. Pp. XII, in Audientia infra scripto Cardinali Paenitentiario Maiori diei 19 mensis Decembris anni 1953 con-cessa, preces Revmi Prioris Generalis Ordinis Servorum Mariae libenter excipiens ac fidelium votis Coronam Septem Dolorum ubique recitan-tium paterne obsecundans, benigne dilargiri dignatus est Indulgen tiam plenariam, a christifidelibus confessis ac sacra Synaxi refectis se-mel in die lucrandam, si coram SS. Altaris Sacramento, sive publice exposito sive in Tabernaculo adservato, praefatam Septem Dolorum Bea-tac Mariac Virginis Coronam devote rccitaverint. Datum Romae, ex Aedibus S. Paenitentiariae Apostolicae, die 15 Ianuarii 1954.

L. © S.
N. Card. CANALI, Paenitentiarius Maior
S. Luzio, Regem

Comment réciter le chapelet des Sept Douleurs de Notre-Dame ?

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Les sept douleurs et les sept intentions réparatrices

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Les sept dons de l’Esprit Saint et les sept douleurs de Marie

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